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de chimère, à proscrire tout mode de recherche de la vérité qui n’est pas conforme à l’usage. C’est par le plus grand des hasards en apparence qu’a été récemment rendue une partie du monde intellectuel et de beaucoup la plus importante dont on affectait de ne plus se soucier. Il faut rendre grâce aux découvertes de Freud. Sur la foi de ces découvertes, un courant d’opinion se dessine enfin, à la faveur duquel l’explorateur humain pourra pousser plus loin ses investigations, autorisé qu’il sera à ne plus seulement tenir compte des réalités sommaires. L’imagination est peut-être sur le point de reprendre ses droits. Si les profondeurs de notre esprit recèlent d’étranges forces capables d’augmenter celles de la surface ou de lutter victorieusement contre elles, il y a tout intérêt à les accepter, à les capter d’abord pour les soumettre, ensuite, s’il y a lieu, au contrôle de la raison. »

Quel discours mieux que cette page d’André Breton pourrait préciser l’état des choses ? Servi par un sens peu commun