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sa petite observation. Par besoin d’épuration, Paul Valéry proposait dernièrement de réunir en volume un aussi grand nombre que possible de débuts de romans de l’insanité desquels il espérait beaucoup. Les auteurs les plus fameux seraient mis à contribution. »

Et quelques lignes plus loin, citant Dostoïevsky et la description d’une chambre dans Crime et Châtiment, Bre­ton conclut : « Que l’esprit se propose même passagèrement de tels motifs, je ne suis pas d’humeur à l’admettre. » Or, de tels motifs, non seulement beaucoup les ont admis mais encore s’y sont arrêtés, n’ont vu qu’eux et par leur faute ont négligé l’essentiel. De ce même Crime et Châtiment, par exemple, fut tiré un film où nous pouvions contempler des maisons entassées au gré d’une imagination si biscornue que rien de touchant ne demeurait. Mais l’esthétisme de l’apparence n’est d’ailleurs pas le seul à craindre et nous pourrions appeler le « mauvais tour joué par Dostoïevsky » certain besoin d’excentricité sentimental, désir d’affirmer de mauvais penchants,