Page:Crevel - Feuilles éparses, 1965.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

là-bas, là-bas à l’horizon
quelque serpent peut-être et glacé de n’aimer point.
Mais où coule, où coule au loin
le fleuve dont a besoin
pour fuir ce soir ma raison ?
Sur les berges vont les filles
leurs yeux sont las, leurs cheveux brillent,
Je ne sais rien dire à ces filles
dont ils sont
les mauvais garçons
dont ils sont
les fiers maquignons.
Je suis seul, un beau crime a lui,
Deux grands yeux d’ombre dans la nuit
seraient pour mot si doux, si doux.
C’est l’heure des mauvais voyous.


1924