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L’inévitable, l’inévitable ? Laissez-moi rire, vous vous prétendez soumis aux faits, mais vous pourriez vivre centenaire, que vous n’en apprendriez jamais rien. Votre maison va de mal en pis, et si le hasard avait voulu que je fusse assassinée, aujourd’hui, vous n’auriez pas même su donner la liste des objets dérobés. Enfin, grâce au ciel, je suis là, bien vivante, avec mes quatre membres, en chair et en os. D’ici peu, il sera mis bon ordre à cet état de choses.

— Mais ma bonne, que signifie ? Je ne comprends pas.

— Si vous ne comprenez pas, on ne demande qu’à vous expliquer. Dorénavant, je gouvernerai seule cette maison. J’y serai maîtresse et maîtresse absolue. Depuis mon rêve, ces pressentiments réalisés, je suis une autre femme. J’ai conscience de ma valeur, et n’accepte plus d’être soumise à vos méthodes. Écoutez-moi. Vos procédés expérimentaux, votre chère déduction, je leur ris au nez. Je crois au génie, à l’intuition. Vous n’êtes plus mon idole.

— Je ne suis plus votre idole, ma bonne, j’entends bien. Dieu merci, la pratique des sciences m’a donné une grande humilité. Votre attitude, pour douloureuse qu’elle me puisse être, je ne m’en plaindrai pas, du moins en mon nom propre. Mais