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tombe dans un champ assez profondément labouré pour que la chute y soit douce. Ces naufragés du ciel, en compensation à tant de misères, sur le sol banal des hommes, vont connaître des succès vengeurs.

Ainsi l’orpheline, venu l’âge des crinolines, s’arrange des colliers, ceintures et pendants de coquelicots, bleuets et autres fleurs dont la grâce champêtre permet à son adolescence de briller dans les bals, sans rien perdre de sa modestie. Alors, à nous les Tuileries et leurs papillons de gaz. L’impératrice Eugénie, qui l’a distinguée déjà, la compte au nombre de ses demoiselles d’honneur. Uniformes, frivolités, toute une année comme une farandole, avant la surprise froide de l’aube. D’ici peu on mangera du chat, du rat. Mais qu’importe : En avant deux, pour le quadrille.

Kilomètres de tulle, en hémisphère, du pôle de la taille, à l’équateur coupé net par la surprise du plancher, sont des secrets dont les cavaliers ne sauront rien, avant le petit jour et sa tentation frileuse, au fond des landaus capitonnés de satin blanc. Un parquet s’est fait miroir pour réfléchir la splendeur et la gaieté impériales, mais sa complaisance vernie n’a tout de même pas révélé le mystère des robes qui l’effleurent. Les pieds des jolies valseuses ne sont pas plus visibles que le feu