Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/44

Cette page n’a pas encore été corrigée

marques avant-coureuses des catastrophes. Alors, est décidée une visite aux amis de la Villa des Soupirs. On connaît la suite. Au retour, personne pour répondre. Mue par une force irrésistible la grand-mère entre dans le petit salon bleu. Pourquoi dans le petit salon bleu, plutôt que dans celui-ci, la salle de billard, la salle à manger, ou la bibliothèque ? C’est que, dès le seuil, au désordre, spontanément, elle a compris ce qu’avait voulu signifier, par ses menaces, la chouette du rêve : on avait cambriolé la maison.

– … Tu entends, ma chérie, cambriolé. La petite vitrine aux souvenirs avait été fracturée. Rien n’y demeurait qu’une dent de lait de ta mère. Sans doute n’est-ce point par délicatesse que les bandits l’y ont laissée puisqu’ils ont emporté un bracelet en cheveux de l’impératrice Eugénie… mais, dis, ici tout est en ordre. Ils ne sont point rentrés ?

— Non.

— Alors tu ne les as pas vus ?

— Non.

— Les as-tu entendus au moins ?

— Non.

— Le chien a-t-il aboyé ?

— Non.

— Étrange, bizarre. Il faudra dire tout cela au