Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE II

RESSUSCITER LE VENT

Été.

Le grand-père et la mère ont été obligés de demeurer à Paris pour leurs travaux. La grand-mère s’est installée avec sa petite fille dans la propriété familiale de Seine-et-Oise.

Reine d’un jardin galonné de buis, à la seringue, la vieille dame abreuve ses roses, comme si ces mijaurées avaient besoin d’un clystère pour retrouver le joli teint, la délicatesse naturels aux fleurs. Terminé ce subtil travail, qu’elle ne voudrait, pour un empire, abandonner à l’indifférente rudesse des mains mercenaires, quand sonne l’heure de l’apothéose quotidienne, en toute dignité, elle monte sur le belvédère d’où chaque auto lui sera prétexte à regretter davantage l’ère majestueuse et sans poussière des victorias et des robes princesse. Mais, en dépit de l’orgueil des hispanos et de