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mine. Mais voilà, grand-père, maman ne comprendront jamais. Aujourd’hui papa porte un pantalon de flanelle blanche, puisque c’est un couteau à manche d’ivoire. Il est au bord de la mer. La nappe c’est l’océan Atlantique. Cynthia monte sur un rocher. Papa veut la suivre. Il glisse à cause des algues. Cynthia le retient et l’empêche de tomber à l’eau. Il la remercie, lui embrasse la main, pas le bout des doigts, mais l’intérieur qui est toujours si doux…

Les amoureux se serrent bien fort l’un contre l’autre, car voilà le soir et il fait froid. Tout à coup c’est la nuit. Un grand oiseau vient se poser sur la tête de Cynthia. Il aime mieux ses cheveux que le nid habituel.

Dans le brouillard des rêves, chaque nuit s’allume le nom de Cynthia. Il ne se passe pas un repas que l’on ne peste contre l’aventurière, la rouquine. Le savant à grande barbe, qui affirme sans se faire prier que le travail est encore le meilleur remède contre l’obsession mélancolique, pour que la délaissée achève d’oublier son malheur, lui a demandé de l’aider dans ses recherches. Alors,