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la besogne carnassière d’abord les Patagons eux-mêmes, et aussi des bijoux de vautours, finement empennés, mais à serres d’acier, qui vous tombent, sans crier gare, d’un ciel sournois et glacé, libres de tout préjugé, prêts, à défaut de brebis ou d’indigène, à se régaler d’un morceau mâle ou femelle de couple prêcheur. Aussi Mme Mac-Louf qui, fidèle à sa promesse, va suivre le Révérend par ces terres de désolation, laisse-t-elle sa fille en France, confiée aux bons soins d’Amie.

L’embarquement : la même fanfare joue les mêmes airs qu’aux funérailles du psychiâtre. On en a la chair de poule. Opérateur de cinéma. Bouquets, cantiques, bannière des missions qui claque au vent. On largue les amarres. Amie pleure. Petitdemange agite un mouchoir. Le bateau s’éloigne. Mac-Louf n’est plus qu’un point noir, sa femme une virgule grise.

Amie, pour se changer un peu les idées, propose un tour à la villa qui doit abriter son bonheur, à quelques kilomètres de là sur la colline parmi le sel, le soleil et le pin marin : nous aurons des terrasses, n’est-ce pas, cher Alfred ? Je ne saurais maintenant me contenter d’un simple belvédère comme celui que j’avais dans ma propriété de Seine-et-Oise. Nous avons quitté un département