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que le flamboyant caprice des poissons derrière les glaces.

Ballons d’espoir, étoiles de folies, buissons de haine, bulles d’arc-en-ciel, orchidées d’amour, lianes de traîtrises, grouillements de soif, fruits de mer et fleurs de vagues, colombes diaphanes, oiseaux du ciel d’eau, quelle aurore au fond des mers a peint ces acrobates de nacre. À leurs maillots les soleils inconnus ont laissé de tels rayons que de les regarder, Cynthia, tu es devenue éclatante pour la vie. Glissez anguilles, ô vous descendues des montagnes où vous êtes serpents, pour aller au plus creux de la mer des Sargasses vous nouer les unes aux autres. Des gueules mauves de chanteurs muets se cognent contre les vitres. Le centre d’un onyx monstre s’allume de l’incendie magnifique, cependant que sur la poussière de ses facettes extérieures, des petits singes de rien du tout contraignent les moqueurs à ne plus rire et à reconnaître sur des visages de bêtes leurs angoisses orgueilleusement humaines. Mais les cinocéphales et leurs désirs satisfaits à pleines mains n’étaient pas faits pour t’amuser, promeneuse. Et que t’importaient aussi leurs frères géants qui n’ont d’autres jeux que de métamorphoser en fleurs délicates des épluchures de bananes.