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vlan, lui plante au beau milieu du dos le canif qu’un de ces messieurs du Parquet lui avait prêté pour figurer l’arme du crime. Le sang ruisselle. On se précipite. Blanc comme un linge, Alfred essaie de se soulever. La douleur tord sa bouche, mais il trouve encore la force de parler : « Je suis perdu. Adieu, mes amis. Vous direz que j’ai été heureux de donner ma vie pour la justice. » Et là-dessus, il retombe. On croit qu’il se meurt, qu’il est mort en héros. Par bonheur le médecin-légiste qui assistait à la reconstitution ne perd pas la tête. On transporte le blessé à l’hôpital. La chance veut que la plaie ne soit pas trop profonde. Il sera vite guéri. Mais quelle secousse ! Si j’avais été là, j’aurais étranglé, de mes propres mains, la petite femme de chambre. En tout cas, j’espère bien la voir condamnée au maximum. Il y a de quoi. Récapitulons. Et d’en énumérer les crimes :

« Cambriolage.

Coups et blessures (il s’agit tout bonnement de la cuisinière ligotée).

Assassinat.

Tentative d’assassinat sur la personne d’un magistrat dans l’exercice de ses fonctions.

Le mieux qu’elle puisse espérer, conclut Amie, c’est de n’être point guillotinée, mais elle ne