« Quelle grande lâche, cette Patata. Un jour ou l’autre elle verra ce qu’il en coûte de s’attaquer à la mémoire d’une disparue. Répands ton fiel, ma jolie. Yolande te rattrapera au tournant. »
L’extralucide Rosalba ne se doute de rien, non plus que la sœur de la ci-devant Myrto-Myrta, son beau-frère, sa nièce. La nièce, le beau-frère et surtout la sœur, sa jumelle, si la ressuscitée avait, dans son récit, été fidèle à l’ordre chronologique, M. Vagualame connaîtrait déjà toute cette petite famille. Mais on a beau avoir la tête solide, tant de drames finissent toujours par vous la mettre à l’envers et notre Yolande a tout simplement attelé le sapin avant le canasson, comme disait son père, cocher, mais d’intelligence assez rigoureuse, d’esprit assez réaliste, pour corriger, en l’adaptant aux nécessites citadines, le vieux cliché agricole des bœufs et de la charrue.
Avant Myrto-Myrta — déjà un pseudonyme — il y avait une charmante enfant, Camille, de son nom de baptême. Pauline était la jumelle de Camille. État civil un peu cornélien, sans