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quand on étudie, par exemple, Le système de la nature de d’Holbach, diverses difficultés gênent encore au XVIIIe siècle cette opération. C’en est une, assurément, que l’explication de l’ordre général qui règne dans l’Univers. Mais la principale est ailleurs. Elle est dans ces finalités mêmes que l’étude des vivants souligne. Les yeux n’ont-ils pas l’air d’avoir été combinés pour voir, les oreilles pour entendre, l’appareil olfactif pour recueillir les odeurs ? Comment méconnaître la finalité apparente des organes et des instincts dont dépend la vie des individus, organes de la respiration, de la nutrition, de la locomotion, instincts comme ceux de l’Araignée qui sait faire sa toile, du Fourmi-lion qui sait tendre où il faut son piège à fourmis ? Comment méconnaître celle des organes dont dépendent et la fécondation des femelles, et la formation des fœtus ? Comment méconnaître celle des instincts qui poussent les sexes l’un vers l’autre, leur enseignent l’art de s’accoupler, puis celui de fabriquer des nids, de les approvisionner dans certains cas, de couver, d’allaiter ou de donner la becquée, de protéger les jeunes, de les éduquer ? Tant de merveilles, tant « d’harmonies de la nature » tant de desseins apparents, tant de prévoyance ingénieuse ne révèlent-ils pas une