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dans des conditions données, ou supérieur, ou médiocre, assure la durée de l’individu et le triomphe de l’espèce.

Voilà donc dégagé un principe qui, tout en s’accordant avec les termes de l’évolutionnisme de Lamarck, explique autrement que lui le mécanisme de la transformation des espèces.

Les premiers postulats de la théorie sont les mêmes dans les deux doctrines. On suppose toujours une Espèce donnée (appelons-la : E) qui vit dans un milieu défini et y pullule. On admet que pullulant, elle se répand dans des milieux de plus en plus étendus et variés. Appelons ces milieux-là m1, m2, m3, m4, etc. Jusqu’ici tout s’accorde. Mais voici que les différences commencent et s’accentuent.

Au lieu de faire intervenir l’action du milieu sur les individus et la formation des organes par l’exécution des fonctions Darwin admet que, dans ces différents milieux, les divers individus présentent de naissance les uns certaines particularités, les autres certaines autres. Parmi elles, il en est de néfastes pour les individus ou leur descendance. Ceux qui les ont disparaissent donc soit eux-mêmes, soit faute de progéniture. D’autres sont, au contraire, avantageuses pour les individus ou pour leur type. Ceux qui les