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eut l’occasion de lire les œuvres de l’économiste Malthus. Celui-ci établissait donc que les hommes se multiplient en progression géométrique, comme 2, 4, 8, 16, 32, etc., tandis que les produits alimentaires ne se multiplient qu’en progression arithmétique, comme 2, 4, 6, 8, 10, etc. Il en concluait que les hommes devraient limiter leur reproduction. Sans quoi, les diverses régions de la terre une fois peuplées, devenus trop nombreux pour les aliments dont ils disposeraient, ils seraient réduits à s’entredévorer.

Cette vérité frappa Darwin : elle lui suggéra l’existence de ce qu’on peut appeler indifféremment « la lutte pour la vie » ou « la concurrence vitale ».

Loi remarquable entre toutes et qui se présente sous trois principaux aspects.

1o Sont en concurrence dans un même milieu, les individus soit de la même espèce, soit d’espèces différentes qui, dans ce milieu se nourrissent des mêmes objets. Et en effet, si les uns mangent tous les autres, à supposer qu’ils ne se résignent pas à se nourrir autrement ou qu’ils ne puissent pas le faire dépérissent fatalement et meurent. Exemple : soit une oasis à verdure limitée. Un nuage de sauterelles s’y abat. Il y a concurrence vitale sur ce point entre ces sauterelles d’une