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giné que le sein de la Terre avait d’abord été fécond en certains endroits, fécondité dont l’effet avait été la production d’individus vivants issus du sol comme les vers de terre après la pluie. Certains ont admis que les premiers types vivants avaient été monstrueux, que beaucoup d’entre eux n’étaient pas viables et avaient péri. Quelques-uns ont insinué que les formes actuellement vivantes avaient été précédées d’autres formes différentes dont elles étaient finalement descendues. Mais pendant toute l’antiquité des doctrines de ce genre ont été considérées comme des vues de l’esprit, des rêves poétiques, peu vraisemblables. À l’époque chrétienne, qui établit une ligne de démarcation absolue entre l’homme et les autres vivants, elles n’ont plus seulement semblé improbables mais impies.

Il faut venir jusqu’au XVIIIe siècle pour voir reparaître des conceptions de cet ordre. On en trouve des traces dans les théories de ce personnage que Voltaire appelle par dérision « l’anguillard » qui avait cru découvrir une sorte de génération spontanée, image de ce qu’avait pu être la formation des premiers vivants. On en trouve de plus nettes dans ce livre de De Maillet, publié sous le nom de Telliamed, livre