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long de l’histoire. La finalité externe et interne qui s’observe dans les espèces et la fixité qui l’accompagne sont l’œuvre d’un puissant artiste qui a voulu chaque type et chaque individu pour un but nettement défini.

D’autres philosophes se rattachent à Aristote. Ceux-là ne croient pas que le monde soit le produit d’une Création. Pour eux l’Univers est éternel. Le mouvement n’a pas commencé : il ne finira pas. On ne saurait donc se contenter des suppositions platoniciennes. Tout n’y est pas faux cependant. Il reste vrai que bien qu’il n’y ait dans le monde que des lignées d’individus, ces individus ne diffèrent que par des caractères accidentels. Il reste vrai qu’ils appartiennent tous à des types nettement distincts, immuables et marqués par la finalité. Il reste vrai qu’ils se transmettent d’individu à individu à travers le temps une « forme » toujours la même. Il reste vrai que c’est la nature de cette forme, de cette essence qui, en se retrouvant chez tous les individus et en se conservant dans toute l’espèce, assure à chaque vivant ceux de ses caractères qui sont permanents.

Mais, dès une haute antiquité, il s’est trouvé des esprits aventureux pour risquer des suppositions d’un autre ordre. Plusieurs se sont ima-