Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 96 —

à Constance, il descendit et trouva son père finissant de déjeuner.

« Ma foi, George, dit le vieillard, je croyais que tu ne te lèverais pas aujourd’hui.

— Je ne suis pas bien sur de m’être couché, répondit le jeune homme. Mais je sais que j’ai écrit depuis l’aube et que je n’ai pas déjeuné.

— C’est d’une mauvaise hygiène, dit Jonah Wood en hochant la tête. Tu t’abîmeras l’estomac.

— J’ai absolument oublié de manger. J’avais de la besogne à faire et j’ai voulu la finir.

— Encore des articles ? demanda son père avec un intérêt affectueux.

— Je crois que j’écris un livre, dit George. C’est une sensation nouvelle et très réjouissante, mais je ne puis rien t’en dire avant que je ne sois un peu plus avancé.

— Un livre ? Allons, je te souhaite bien du succès ! »

Trois jours après, George était assis auprès de Constance sur un banc du Parc Central, dans un coin écarté. Le temps était admirablement beau ; le soleil inondait l’univers de ses rayons, et les violettes embaumaient l’air de leur parfum. Tout était frais et paisible et le calme n’était interrompu que par les voix rieuses des enfants qui jouaient à cent pas de l’endroit où Constance et George s’étaient assis…

« À présent, commencez, dit Constance avec empressement lorsqu’elle vit George tirer de sa poche son manuscrit plié.

— C’est un horrible fatras, dit-il. Réellement je ferais mieux de ne pas le lire.

— Faut-il que je m’en aille ?

— Non. Restez.