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prenait sa pensée. Il avait peur que Grâce ne rentrât et ne lui gâtât sa visite, comme cela était arrivé plus d’une fois, et Constance éprouvait la même crainte. Leur intimité s’était si bien développée que Constance ne faisait plus mystère de désirer rester seule avec lui.

« Oui. Nous pouvons faire un tour dans le Square, dit-elle. Il y fera plus frais… »

Un doux sourire sembla expliquer son hésitation et George se trouva très heureux.

Quelques minutes plus tard ils se promenaient ensemble sous les grands arbres. Instinctivement ils se tenaient hors de vue de la maison qui donnait sur le Square… Grâce pouvait par hasard être à la fenêtre.

« Il y a déjà presque un an, dit soudain George.

— Quoi ?

— Que je vous ai dit que je vous aimais, Votre opinion sur moi est différente, à présent, n’est-ce pas ?

— Un peu différente, peut-être, » répondit Constance.

Puis, sentant qu’elle rougissait, elle détourna la tête et reprit rapidement :

« Oui et non. Je pense mieux de vous… voilà tout… Vous avez beaucoup fait pendant cette année. Je commence à voir que vous êtes plus énergique que je ne l’imaginais.

— Vous semble-t-il que ce que j’ai fait nous ait rapprochés l’un de l’autre ?

— Je ne vois pas tout à fait ce que vous voulez dire. »

La rougeur avait disparu et elle paraissait embarrassée.

« Je veux dire que j’ai commencé… rien que commencé… à me faire quelque chose comme une posi-