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— Que pourriez-vous me promettre, puisque vous ne m’épouseriez pas, même si vous m’aimiez comme je vous aime ?

— Vous avez tort. Si je vous aimais, je vous épouserais… si j’étais sûre que votre amour fût réel. Mais il ne l’est pas, Vous vous trompez vous-même… »

Le visage sombre du jeune homme sembla s’assombrir encore, et dans ses yeux il y avait de la passion à présent, mais ce n’était pas celle de l’amour. Sa nature extrêmement impressionnable avait déjà ressenti l’offense.

« Arrêtez, je vous prie, mademoiselle, dit George à voix basse et tremblant de colère. Vous en avez déjà trop dit. »

Constance recula liés surprise et eut l’air de l’avoir mal compris.

« Pourquoi ?… qu’ai-je dit ? demanda-t-elle. Vous le savez bien. Vous êtes cruelle et injuste. »

Le premier mouvement de la jeune fille fut de quitter le salon, car la colère du jeune homme l’effrayait. Mais elle pensa qu’elle le connaissait trop peu pour laisser passer une pareille scène sans explication. Elle rassembla tout son courage et le regarda de nouveau en face.

Monsieur Wood, dit-elle avec une fermeté qu’il ne lui avait jamais vue, je vous donne ma parole que je n’ai eu aucune intention malveillante. C’est vous qui me jugez mal. J’ai le droit de savoir ce que vous avez compris dans mes paroles.

— Quelle pouvait être votre intention alors ? demanda-t-il froidement. Vous êtes, je crois, très riche, et tout le monde sait que je suis pauvre. En disant que mon amour n’est, pas réel…

— Bonté divine ! s’écria Constance, je n’ai ja-