Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 303 —

Jonah Wood laissa son fils à la porte du salon et disparut discrètement. George entra et trouva M. Trimm debout devant le feu, un rouleau de papiers à la main. Il était un peu pâle, mais sa tenue et son attitude étaient aussi correctes que jamais.

« George, dit-il avec franchise en lui prenant la main, ce pauvre Tom vous a laissé toute sa fortune, comme il l’avait dit. Je regrette d avoir été obligé de venir en personne, mais les affaires sont les affaires ; ne voyez en moi ici que l’homme de loi.

— Je n’oublierai jamais que vous êtes mon cousin, répondit George. Nous pouvons, vous et moi, éviter les sujets désagréables et rester bons amis comme toujours.

— Vous êtes un brave garçon, George. La meilleure preuve, c’est que l’affaire ne s’est ; pas ébruitée. Nous avons tout simplement annoncé que le mariage était rompu.

— Alors Mamie a refusé de changer d’avis, observa George, s’étonnant d’avoir jamais eu l’intention de l’épouser et d’avoir pu oublier qu’à sa dernière entrevue avec Sherry Trimm, il avait laissé la chose pendante et refusé de retirer sa promesse.

— Mamie ne changerait d’avis que si je le permettais, répondit Trimm d’un ton bref. Mais revenons aux affaires. Voici le testament. Je l’ai ouvert hier après les funérailles en présence de la famille et des témoins, comme il est d’usage en pareil cas.

— Excusez-moi, dit George. Je suis bien aise de n’avoir pas été présent, mais n’eût-il pas été convenable de me faire prévenir ?

— Je supposais que vous aviez appris la mort,