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— Parfaitement. Jamais éprouvé plus de plaisir de ma vie qu’en essayant de faire prendre de force de l’argent à un homme pauvre. Bon cela, quoi ? Hein, Totty ? Ne trouvez-vous pas cela drôle ? Pauvre vieille Totty… toute bouleversée. Supporte mieux ces petites choses, moi. »

Totty avait une attaque de nerfs et n’entendait rien de ce qui se passait, enfoncée dans son fauteuil, sanglotant, gémissant, et riant tout à la fois. George lui lança un regard de mépris.

« Allez-vous-en, dit-il à Craik, ou bien qu’on emmène Mme Trimm. Je ne vous laisserai pas ici pour tourmenter ces dames.

— Place dans ma voiture ? Partons ! » répondit Craik avec empressement.

George attira Mamie dans un coin du salon.

« Qu’est-ce donc, George ? demanda Mamie avec un effort. Veux-tu me dire adieu ?

— Voici ce que je veux te dire, ma chère Mamie. J’ai été indignement trompé, mais pas par toi. Tu as été franche et sincère depuis le commencement jusqu’à la fin. Le meilleur moyen de garder tout ceci secret, c’est de nous marier comme si de rien n’était. Personne n’y pourra croire alors, malgré ce qu’en pourra dire M. Craik dans sa colère.

— Je t’ai dit ma résolution, répondit Mamie avec fermeté, quoique ses lèvres fussent toutes blanches. Je n’ai rien de plus à te dire.

— Réfléchis bien à ce que tu fais. On ne doit jamais prendre de semblables résolutions quand on est en colère. Me voici, Mamie prends-moi si tu veux et oublie tout. »

Pendant un moment Mamie hésita.

« M’aimes-tu ? » demanda-t-elle en essayant de lire dans le cœur et dans les yeux de George.