Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 285 —

ma présence par celui que j’aimais. T’épouser à présent ? J’aimerais mieux mourir !

— Quoi qu’aient pu faire les autres, tu as toujours été bonne et sincère, Mamie, dit George. Il vaut peut-être mieux que nous ne nous mariions, pas, mais il n’y a pas eu de honte pour toi dans cela.

— Je n’en suis pas bien sûr, dit Tom Craik avec un mauvais soutire. Elle est plus habile qu’elle n’en a l’air… »

George se tourna vers le vieillard avec une violence extrême.

« Monsieur ! s’écria-t-il avec impétuosité, si vous répétez cela encore une fois, je vous romps les os, tout vieux qu’ils sont, dussé-je être pendu ensuite.

— Aime ce garçon-là, murmura Craik avec une plus agréable expression qu’il n’en avait eu jusque-là. L’aime de plus en plus.

— Je ne tiens pas à ce que vous m’aimiez, et vous savez bien pourquoi, dit George.

— Ah ! vous n’y tenez pas, vous n’y tenez pas ? Bon… bon. Peu importe.

— Non, je n’y tiens pas. Et, qui plus est, je vais vous dire quelque chose, monsieur Craik. Quand vous étiez malade, si je suis allé demander de vos nouvelles, c’est que j’espérais apprendre que vous étiez mort. Cela peut vous expliquer ce que j’éprouve pour vous. Je n’ai pas eu l’occasion de le faire plus tôt : sans cela je l’aurais fait.

— Bon encore ! répliqua le vieillard. Aime la franchise chez les gens. Hein, Totty ? Hein, Mamie ? Jeune homme très franc, celui-là, hein ?

— Plus encore, monsieur Craik, continua George sans faire attention à lui, je vous dirai même que je ne lèverai pas un doigt pour avoir votre argent. Je n’en ai pas besoin