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George commençait à trouver que M. Craik était le plus odieux des vieillards. Il changea de sujet de conversation.

« Quelle merveilleuse collection vous avez, monsieur Craik ! dit-il en jetant un coup d’œil sur une rangée de plats d’Urbino.

— Elle n’est pas mal, répliqua modestement M. Craik. Amateur de jolies choses ? Connaisseur en majoliques ?

— Je suis très amateur de jolies choses, mais je ne connais rien aux majoliques. Je crois que ce sujet demande une étude très sérieuse et on dit que vous faites autorité.

— Oh ! vraiment ? Bon… bon. Les livres sont plus votre affaire, hein ? Il y a en a quelques-uns dans l’autre pièce, si vous voulez les voir. Venez-vous ?

— Oui, certes, » répondit George vivement.

Il pensait que s’il lui fallait soutenir la conversation cinq minutes de plus, ce serait un soulagement d’être au milieu de choses qu’il connaissait. George entra donc dans une salle spacieuse, formée de la réunion de deux pièces, éclairée seulement du plafond par un grand châssis de verre dépoli soutenu par une vieille armature de fer de Bohême. Les rayons de la bibliothèque, protégés par des glaces, s’étageaient sur deux mètres de hauteur, au-dessus desquels les murs étaient entièrement recouverts d’étoffes, de tapisseries, d’armes, de vieilles assiettes et de mille objets semblables.

« Ma pièce favorite, observa M. Craik en tournant le dos au grand feu de bois. Regardez… regardez autour de vous. Un tas de livres sur les tablettes, hein ? Bon… bon. Environ trois mille. Pas beaucoup, mais bons, comme les livres doi-