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« Je connais, bien entendu, toute l’ancienne histoire, dit Sherry, mais si j’étais à votre place je tâcherais au moins d’être poli. Et pour parler franchement, j’ai des raisons de savoir qu’il est hanté par une espèce de remords du passé ; plus, il est très content du mariage et apprécia beaucoup votre talent.

— Très bien, dit George, je serai poli. »

Sherry Trimm avait produit exactement l’impression qu’il désirait produire. Il avait fait croire à George qu’il était lui-même désireux de conserver des relations agréables avec M. Craik, sans doute à cause de la fortune, et il l’empêchait ainsi de se brouiller avec son bienfaiteur inconnu, tout en conservant la question du testament absolument secrète.


XXIV


George n’était jamais entré dans la maison de M. Craik et il fut singulièrement impressionné par la vue des riches collections du vieillard, il éprouvait du plaisir à voir de beaux objets, mais, d’un autre côté, il n’aimait ni la profusion ni le fouillis, ne possédant pas ce goût moderne qui se plaît à encombrer une chambre d’objets hétérogènes de toutes les époques et de tous les pays. Il ne suffisait pas, à ses yeux, qu’un objet fût d’une grande valeur ou d’une grande beauté, il fallait aussi qu’il fût convenablement entouré et exposé à la place et au jour qui lui convenaient. Un carreau Turc, un plat Hispano-Moresque, une broderie Italienne, et un vieux tableau pouvaient très bien s’harmoniser dans l’effet général, mais il échappait au goût non cultivé de George qu’ils dussent être placés ensemble, côte à côte, sur le même mur.