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succès avec lequel il s’était tiré des points difficiles. Ses dialogues étaient meilleurs qu’autrefois, niais les scènes d amour ne le satisfaisaient pas et il se décida à en refaire plusieurs. Tout l’ouvrage lui paraissait maintenant manquer de chaleur, bien qu’en l'écrivant, il se fût figuré avoir passé par des moments d’enthousiasme. En somme, ce fut pour lui un désappointement et il pensa qu’il éprouverait un insuccès. Vaguement, comme on aspire quelquefois à revoir un livre lu jadis, il aurait voulu avoir la critique et l’avis de Constance, bien qu’il eût conscience en même temps que ce genre de roman n’était pas pour lui plaire.

Deux jours après, il se retrouva dans sa petite chambre chez son père. Le vieillard reçut la nouvelle du mariage en silence. Il avait deviné que les choses se termineraient ainsi et cette perspective ne lui causait qu’une satisfaction très relative. Il pensait que cette alliance le priverait probablement de la société de son fils et il était froissé intérieurement que cela laissât George aussi indifférent. Mais il ne dit rien. En somme, au point de vue des avantages financiers, c’était un brillant mariage : George serait finalement riche. Son avenir était assuré.

Pendant le temps qui suivit, ses journées furent très occupées.

Entre les préparatifs nécessaires pour son prochain mariage et l’agréable devoir de passer tous les jours quelques heures avec Mamie, il eut très peu de temps à lui.

Au commencement de novembre, Constance Fearing et sa sœur rentrèrent en ville et vers la même époque M.  Trimm lui dit qu’il serait convenable qu’il allât faire une visite à M.  Thomas Craik, puisque, par son mariage, il était sur le point de devenir son neveu.