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elle avait su que bien que Sherry eût cacheté et timbré l’acte lui-même, ce n’était pas lui qui l’avait mis dans l’endroit où sa femme l’avait trouvé Sherry l’avait passé par-dessus la table à John Bond, en lui disant de le mettre dans le coffre de Craik, et depuis il n’avait jamais revu l’acte. Ce n’avait été, du reste, que beaucoup plus tard qu’il avait communiqué à son associé le contenu de ce document. Si l’on ne le retrouvait pas, Sherry supposerait que John l’avait par mégarde mis dans un autre coffre, et, après des recherches infructueuses, on penserait que John l’avait égaré, Sherry irait trouver Craik et le prierait de faire un duplicata, mais jamais il n’aurait l’idée de mêler sa femme à la disparition du testament et n’en parlerait certes pas en sa présence. Totty, cependant, ignorait ces détails et vivait dans l’appréhension constante d’être obligée d’expliquer les choses à son mari. Quoiqu’elle y eût beaucoup réfléchi. elle n’avait encore imaginé aucun expédient pour replacer le document dans le coffre. Elle le conservait dans un petit cabinet indien que son frère lui avait donné et dans lequel il y avait un tiroir dont personne ne connaissait le secret. Elle avait apporté ce cabinet avec elle et l’avait laissé tout l’été dans une place très en vue, estimant avec raison que les choses sont généralement cachées plus sûrement quand elles sont plus en évidence.

Avant de quitter le voisinage, George pensa qu’il était de son devoir d’informer Constance et sa sœur de son départ, mais il éluda la visite en écrivant à Grâce. Dans sa lettre il insistait pour qu’elles revinssent à New-York avant l’hiver et terminait par une phrase polie pour Constance. Mamie dit tendrement adieu à l’endroit où elle