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ner une fortune à Mamie. Oui, oui, je sais que vous ne l’ignorez pas, mais il y a des considérations matérielles auxquelles vous n’avez peut-être pas songé. Voyons, donnez-moi une idée de la manière dont vous comptez vivre.

— Si je ne perds pas la santé, nous pouvons vivre très à l’aise, répondit George, Ce ne sera pas comme ici, bien entendu… mais nous aurons tout le nécessaire et même un peu de luxe.

— Hum ! fit Sherry Trimm d’un air de doute. Pas beaucoup de luxe, j’en ai peur.

— Un peu seulement, répondit tranquillement George. J’ai gagné dix mille dollars l’année dernière et j’en ai conservé la plus grande partie.

— Vraiment ! s’écria l’autre. J’ignorais que la littérature pût être d’un si bon rapport. Mais vous pouvez ne pas gagner autant tous les ans.

— Je ne vois pas pourquoi, à moins que je ne vienne à baisser.

— Et vous n’en avez pas l’air, dit Sherry en toisant de l’œil le corps robuste et vigoureux de George et son teint clair.

— C’est aussi mon avis, dit George.

— Eh bien, écoutez-moi. Voilà ce que je ferai. J’ai mes raisons personnelles pour ne pas vous donner de maison tout de suite. Mais Mamie aura de mon côté juste la moitié de ce que vous gagnez. C’est tout ce que je puis faire pour le moment, mais je n’ai pas besoin de vous dire qu’elle aura toute ma fortune un jour.

— Vous pouvez donner à Mamie tout ce que vous voudrez, répondit George avec indifférence. Je ne demanderai jamais rien. Si je tombe malade et que je sois longtemps sans pouvoir travailler, vous aurez à l’aider et mon père me soutiendra.

— Nous vous garderons toujours une croûte, mon