Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chose des manières de son mari. George était absorbé dans ses réflexions quand il se trouva en face de Constance au tournant d’une allée.

« Je vous croyais dans la maison, » dit-il en jetant un coup d’œil sur son visage, comme s’il s’attendait à y voir quelque signe de récente affliction.

Mais si Constance avait versé des larmes, elle avait réussi à en effacer les traces. La vérité c’est qu’elle avait peur de s’être laissée aller à trop d’émotion dans l’entrevue du jardin et maintenant, pour effacer toute fâcheuse impression sur l’esprit de George, elle avait résolu de se montrer de nouveau à lui.

« Êtes-vous dans votre bateau ? lui demanda-t-elle. Comme il fait un peu frais, je pensais que, si cela ne vous faisait rien, je vous demanderais de me conduire dix minutes au soleil. Voulez-vous !

— J’en serai enchanté, » dit George en se demandant ce que pouvait cacher ce subit désir de canotage.

Quelques minutes après, elle était assise à l’arrière et George ramait tranquillement en remontant le courant. À sa grande surprise, elle se mit à causer, sans embarras, de toutes sortes de sujets, lui faisant des questions sur son livre, comme autrefois, mais sans jamais faire aucune allusion au passé, ni à son mariage, jusqu’au moment où, sur sa demande, il l’eut reconduite au débarcadère. Elle insista pour qu’il la laissât retourner seule à la maison.

« Adieu, dit-elle, et bien des remerciements. J’ai chaud à présent : je suis très, très contente de votre mariage et vous remercie de me l’avoir annoncé. J’espère que vous m’inviterez à la cérémonie ?

— Naturellement, » répondit George imperturbablement.