fait pâlir. Elle continua de marcher tranquillement, les yeux fixés devant elle comme si elle regardait un objet éloigné.
« C’est un peu subit, peut-être, dit George d’un ton qui résonna désagréablement à ses propres oreilles comme une apologie.
— Un peu, répondit Constance avec effort. J’avoue que j’en suis étonnée. Recevez toutes mes félicitations. »
Elle s’arrêta, éprouvant dans tout son être une bizarre émotion qu’elle essaya de repousser.
« Si vous êtes heureux, j’en suis très contente, ajouta-t-elle. Ce n’est pas ce que j’espérais, mais je suis enchantée.
— Merci. Mais, Constance, qu’espériez-vous donc ?…
— Rien… rien… c’est très naturel, après tout. Quand vous mariez-vous ? »
Toute sa froideur avait reparu dans sa voix en prononçant ces derniers mots.
« En novembre, je crois, mais en tout cas, avant Noël. On attend M. Trimm demain ou après. Il a envoyé son consentement par le télégraphe.
— Vraiment ! C’est très heureux que tout cela se soit fait si vite. J’ai froid… Ne trouvez-vous pas qu’il fait glacial ici ? Rentrons et allons trouver Grâce. »
Ils n’échangèrent pas d’autres paroles jusqu’à la maison. Au moment d’entrer, elle se tourna vers son compagnon.
« Grâce est dans le salon, lui dit-elle. Elle désire vous voir seule… ainsi donc, adieu. J’espère de tout mon cœur que vous serez heureux… mon cher ami. Adieu. »
Elle s’éloigna et le laissa seul dans le grand vestibule. Il la suivit des yeux jusqu’à ce qu’elle eut disparu dans l’escalier.