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ba inopinément sur Constance qui se promenait nonchalamment dans les allées désertes.

« Il y a bien longtemps que nous nous sommes rencontrés ? s’écria-t-elle avec une intonation de joie, en lui tendant la main.

— Effectivement, répondit George. Je suis venu une fois voir votre sœur, mais vous étiez absente. Comment va-t-elle ?

— Elle va bien… aussi bien qu’on pouvait l’espérer. Mais elle ne veut pas partir d’ici et je suis convaincue qu’il est mauvais pour elle d’y rester.

— Pourtant, l’automne est déjà commencé… et bientôt l’hiver…

— J’avoue, répondit Constance, que pourvu que Grâce soit satisfaite, je m’inquiète peu de passer l’hiver ici ou à la ville.

— Il faudrait aussi penser à vous. Vous paraissez un peu fatiguée, et vous devez vous ennuyer dans cette lugubre solitude.

— Pas plus qu’ailleurs. Mais c’est perdre son temps que de parler de tout cela. Venez à la maison. Grâce sera bien aise de vous voir ; il y a longtemps qu’elle attend votre visite.

— Tout à l’heure, dit George. Je désire vous dire quelque chose… quelque chose qui va vous surprendre.

— À propos de vous ?

— Oui… Ce n’est pas encore annoncé, mais je désire que vous le sachiez… Je vais me marier. Rien entendu, ne le dites à personne.

— Vraiment ! s’écria Constance avec un léger tressaillement.

— Oui. Je vais épouser ma cousine, Mamie Trimm. »

Constance avait déjà l’air si malade qu’on n’aurait pu dire si l’annonce de cette nouvelle l’avait