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mais il était loin d’être malheureux. Sa surprise causée par le tour qu’avaient pris les événements n’était pas encore passée et il ne pouvait s’empêcher de rire à ses dépens de n’avoir pas mieux connu la disposition de son esprit. En même temps, dans sa reconnaissance envers Totty pour le rôle qu’elle avait joué, il était prêt à céder à tous ses désirs. Pour ne pas encore annoncer le mariage, elle lui disait, entre autres raisons, qu’il était plus convenable aux yeux du monde de ne publier les bans qu’après le retour de Sherry. En outre, si les fiançailles devenaient officielles, l’usage voulait que George quittât la maison et trouvât un logement dans la ville la plus proche.

« Je ne peux vraiment pas dire pourquoi, dit Mme  Trimm, mais cela s’est toujours fait ainsi et je serais désolée si vous nous quittiez maintenant.

— Et je serais bien fâché de m’en aller, » répondit George d’un air rêveur.

La chose fut donc décidée sans que George en éprouvât trop de déplaisir. Dès que le temps le permettrait, ils retourneraient tous à la ville et feraient d’actifs préparatifs pour le mariage. Totty ne voyait pas de raison pour que le jour ne fût pas fixé en novembre. Les longues fiançailles étaient odieuses, affirmait-elle, et en somme, il n’y avait aucun motif pour reculer le mariage. Elle assura à Mamie qu’avec un peu d’activité tout pourrait être prêt à temps.

Quinze jours se passèrent avant que George songeât à tenir sa promesse d’aller faire visite à Grâce. Au bout de ce temps, il se décida cependant, par charité, à s’informer de sa santé. Il traversa la rivière et se rendit à la vieille maison par la grande avenue. En traversant le jardin, il tom-