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n’exprimaient pas la surprise, car elle avait à peine conscience qu’elle se fût évanouie.

« Ai-je été longtemps ainsi ? demanda-t-elle d’une voix faible, quand l’expression de vie et de joie eut reparu.

— Rien qu’un moment, ma chérie, répondit-il.

— Oh ! c’est trop… c’est trop… c’est trop de bonheur. Comment croire à tout cela en un seul jour ? ”

Il se passa du temps avant qu’ils revinssent à la maison. La lumière du soleil leur arrivait tamisée à travers les feuilles rougies par l’automne. Mais ils restaient assis côte à côte, tout à leur bonheur, sans s’inquiéter de la marche des heures silencieuses, pendant que leurs voix adoucies s’unissaient amoureusement au murmure de la brise. Bien à contrecœur, ils se levèrent enfin pour rentrer. La discrète Totty les avait attendus jusqu’à ce qu’elle aperçut leurs silhouettes à travers les taillis ; elle s’était alors hâtée de rentrer pour entendre l’heureuse nouvelle,

Mamie disparut tout de suite, heureuse d’être seule, si elle ne pouvait pas être avec celui qu’elle aimait… George alla droit à sa mère. Elle leva la tête de dessus son papier, comme si elle y était depuis longtemps absorbée, puis sourit en lui tendant la main. George la pressa avec plus d’amitié que la veille au soir.

« Je suis enchanté d’avoir suivi votre conseil, dit-il. Je suis très heureux. Mamie m’a accepté.

— Lui a-t-il fallu toute la matinée pour prendre son parti ? demanda Totty d’un air ironique.

— Mon Dieu, non, pas toute la matinée, répondit George, mais nous avions deux ou trois questions à traiter ensemble. Maintenant, il faut télégraphier à… à M.  Trimm… pour son consentement.