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Non, vous n’en êtes plus, heureusement, à ces choses-là. Mais je crois que vous lui êtes fermement attaché, que sa société vous est agréable, que vous recherchez sa conversation… enfin, mille choses que nous pouvons tous voir. »

« Tous » faisait allusion à Totty seule, bien entendu, mais George était trop troublé pour le remarquer. Il ne trouva rien à dire et elle continua.

« Non pas que je vous blâme le moins du monde. C’est moi qui serais plutôt à blâmer de vous avoir mis en face l’un de l’autre, si je n’étais pas sûre que c’est ce qu’il y a de mieux pour votre bonheur et pour celui de Mamie. Vous vous convenez parfaitement. Mamie n’est pas très jolie, c’est vrai… elle n’est pas très riche…

— Vous oubliez que je n’ai que ma profession, dit George un peu sèchement.

— Mais quelle profession ! D’ailleurs, si on en arrivait là, nous voudrions voir notre fille vivre comme elle a eu l’habitude de vivre. Ce n’est pas là la question. Elle n’est ni très jolie, ni très riche, mais… vous ne pouvez le nier, elle a un charme, une grâce, un je ne sais quoi dont un homme ne se lassera jamais, n’est-ce pas ?

— Chère cousine Totty, je ne nie rien…

— Et puis… savez-vous… vous possédez aussi cette qualité, ce même je ne sais quoi d’indéfinissable qu’une femme aime. Personne ne vous l’a-t-il jamais dit ?

— Non. vraiment ! s’écria George, riant un peu malgré lui.

— Je parle très sérieusement, dit Totty. Vous êtes faits l’un pour l’autre et vous vous aimez mutuellement chacun à sa façon.

— Si c’était de la même façon…