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t-elle en mettant dans sa voix toute la tendresse amicale dont elle disposait.

George laissa tomber sa tête sur sa poitrine et Totty laissa échapper un petit soupir comme si elle venait de décharger son cœur d'un lourd fardeau.

« Cousine Totty, dit enfin George après quelques secondes de silence, je crois que vous êtes la meilleure amie que j'aie au monde. Je ne saurai jamais vous remercier assez de votre bonté désintéressée.

— Vous n’avez pas à me remercier, répondit-elle. J’ai beaucoup réfléchi à tout cela, depuis l’année dernière. Permettez-moi de vous parler très franchement.

— Vous avez acquis tous les droits, répondit George d’un ton plein de reconnaissance. Vous m’avez accueilli quand j’avais besoin d’amitié et de bienveillance, vous m’avez donné un intérieur, vous m’avez rendu la force de travailler, vous m’avez…

— Non, non, George ; laissez là toutes ces misères. Ce n’est pas là ce que je voulais dire. C’est quelque chose de beaucoup plus difficile à exprimer, dont je ne vous ai jamais parlé et dont je ne croyais jamais vous parler. Excusez-moi si j’aborde ce sujet. Il s’agit de Constance Fearing. »

George leva vivement la tête.

« Pourvu que vous ne m’en parliez pas avec malveillance, répondit-il sans hésiter.

— Moi ? fit Totty avec un accent de surprise. J’ai tant d’affection pour elle que je désirerais vous la voir épouser. Je ne peux pas dire plus. Constance est un noble cœur, un peu étrange peut-être, mais bonne au delà de toute expression. Le Docteur Drinkwater, vous savez, notre bon recteur