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Le dimanche suivant, George monta seul dans le bateau et s’éloigna sans donner d’explication de son départ ni à Mme Trimm ni à Mamie. D’ailleurs, il ne devait compte de ses actions à personne, s’était-il dit, et il ne blessait assurément aucune convenance. Il était parti de bonne heure, mais fut surpris de voir Constance arrivée avant lui au lieu du rendez-vous.

« Je vous ai suivi des yeux depuis votre départ, dit-elle en lui tendant la main. Mon beau-frère et Grâce sont sortis. Voyez-vous leur bateau là-bas ? Au-dessous de ce grand talus. Ils m’ont dit qu’ils iraient probablement chez votre cousine un peu plus tard. Maintenant, asseyez-vous. Je suis bien contente de vous voir, j’avais peur que vous ne vinssiez pas.

— Ne vous avais-je pas promis !

— Oui… je sais. Mais j’avais peur qu’un contre-temps ne vous en empêchât… et puis, quand on attend quelque chose pendant toute une semaine, généralement cela n’arrive pas.

— Vous voyez que ce n’est pas toujours vrai. Qu’avez-vous fait toute la semaine ? demanda George, sentant que puisqu’il était venu, c’était à lui de faire aller la conversation.

— Pas grand’chose. J’ai eu une surprise… votre cousine Mamie est venue mardi me faire une longue visite. Je ne l’attendais pas, je l’avoue, mais elle était de très bonne humeur et a causé d’une façon charmante.

— C’est une très gentille petite fille, dit George d’un air indifférent.

— Oui… je sais. Mais quand nous sommes allés chez elle l’autre jour j’avais trouvé… »

Elle s’arrêta soudain et regarda George.

« Est-ce un terrain défendu ? demanda-t-elle en changeant légèrement de couleur.