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sa curiosité fut éveillée par un changement presque imperceptible clans ses manières. Son visage était un peu plus sombre, sa voix un peu plus grave que de coutume. Après le dîner, Totty resta au salon pour écrire des lettres et les laissa tous deux sous la véranda.

Qu’est-ce que tu es devenu aujourd’hui ? demanda Mamie dès qu’ils furent seuls.

— J’ai fait quelque chose qui va te surprendre, répondit George. J’ai passé mon temps avec Mlle  Fearing. »

Il avait aucune raison pour cacher la vérité ; c’eût été le comble de la folie. Il avait l’intention de retourner voir Constance, comme il le lui avait promis, et il trouvait que ce serait extravagant, de donner une apparence clandestine à leurs entrevues.

« Pourquoi es-tu allé la voir ?

— Je n’y suis pas allé. J’ai débarqué sur leur propriété sans le savoir et j’y étais à peine depuis un quart d’heure quand Mlle  Fearing a paru tout à coup. Y a-t-il autre chose que tu désires connaître ?

— Là, te voilà fâché ! s’écria Mamie. Se ne suis pas naturellement curieuse, mais je voudrais bien savoir de quoi vous avez parlé.

— Bah ! dit George en riant avec un peu d’amertume. Nous n’avons pas parlé de toi… Alors, à quoi bon savoir…

— Oh ! je vois bien que mon ennemie a dû encore te faire de la peine pour que tu aies cet air sombre ce soir, s’écria Mamie.

— Laisse donc Mlle  Fearing tranquille, si tu ne l’aimes pas. Elle ne t’a fait aucun mal et il n’y a pas de raison pour que tu la traites d’ennemie.

— Je n’aime pas t’entendre l’appeler Mlle  Fea-