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— Au revoir… quand viendrez-vous ? »

Constance ne put s’empêcher de laisser sa main dans la sienne tant qu’il voulut la garder.

« Dimanche prochain, » répondit vivement George.

Il avait réfléchi qu’il ne serait pas facile d’échapper à Mamie un autre jour que le dimanche, pendant qu’elle allait à l’église.

Un instant après, il était dans son bateau, ramant au milieu du courant. Constance, debout sur la rive, l’observait, désirant de tout son cœur de pouvoir être assise à l’arrière de la coquette embarcation, souhaitant surtout qu’il y désirât sa présence. Mais il ne la désirait pas. Cette entrevue lui avait même été pénible et il restait mécontent de lui-même. Elle lui avait montré, ce qu’il ne savait pas, qu’il aimait l’ancienne Constance aussi tendrement que jamais, bien qu’il persistât à ne pas la reconnaître dans l’étrange jeune fille qui ne l’aimait pas et lui assurait pourtant que leur séparation la tuait.


XIX


Quand George se retrouva avec Mamie ce soir-là, il espérait qu’elle ne l’interrogerait pas sur l’emploi de son après-midi, sachant que si elle découvrait qu’il l’avait passée avec Constance, elle lui ferait, selon toute probabilité, des observations désobligeantes sur celle-ci. Sans avoir bien défini la situation, il sentait que Mamie était jalouse de Constance et qu’elle le montrerait en toute occasion. En règle générale, sa cousine suivait les conseils de sa mère et ne lui faisait aucune question quand il était sorti seul. Mais ce soir--