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en ce moment, si George lui avait demandé d’être sa femme, elle y aurait consenti avec joie. Mais il ne comprit pas qu’elle voulait en venir là. Il parut hésiter un moment, puis il se leva vivement et se plaça près d’elle.

« Ne parlez pas ainsi, dit-il. Je vous dois beaucoup, Constance, beaucoup, quoique vous m’ayez rendu bien malheureux ! Je ne puis parvenir à vous comprendre, je ne sais pas pourquoi vous vous tenez tant à me voir, mais j’irai chez vous aussi souvent que cela vous fera plaisir, si vous consentez à ne plus parler de ce qui s’est passé. Essayons de causer de choses et d’autres, des affaires de tous les jours. Je rougis de paraître faire des conditions, mais dans l’intérêt de nos futures entrevues, je sens la nécessité d’en faire. Voulez-vous de moi comme cela ? »

Il lui tendit la main en prononçant les derniers mots et il y avait un bon sourire sur son visage.

« Venez quand vous voudrez et comme vous voudrez… seulement, venez ! » dit Constance dont le visage rayonna de joie.

Elle, du moins, était satisfaite et entrevoyait une perspective de bonheur dans l’avenir.

« Venez quelquefois ici dans l’après-midi ; cela ressemblera… »

Elle allait dire que cela ressemblerait au temps où ils se retrouvaient au Parc.

« Cela ressemblera à une espèce de partie de campagne. »

Elle rougit de n’avoir pu dire que cette banalité, pour racheter la maladresse qu’elle avait été sur le point de laisser échapper.

« Oui, dit George avec un sourire amer, cela ressemblera vraiment à une partie de campagne. Au revoir.