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mais prendre la peine de venir nous voir pendant ces trois mois.

— Pensiez-vous, après ce qui s’est passé entre nous, que je continuerais à vous faire des visites régulières ? »

George avait dit cela sérieusement, sans élever la voix, et il attendit une réponse. Elle vint avec un peu d’hésitation.

« Du moins je pouvais croire que… au bout d’un certain temps, vous viendriez quelquefois. Et vraiment, je ne vois pas ce qui vous en empêcherait. Sommes-nous ennemis, ne redeviendrons-nous jamais amis ?

— Je ne comprends pas l’amitié, répondit George. Je crois vous l’avoir déjà dit l’autre jour quand nous avons abordé ce sujet.

— Oui. On a interrompu notre conversation. Votre cousine, je crois, dit Constance en rougissant légèrement. J’aurais voulu vous dire bien des choses alors, mais cela m’a été impossible devant tout ce monde. Puisque nous nous rencontrons, par hasard, voulez-vous m’écouter ? Si je dois vous importuner, répondez franchement et je m’en vais. Mais, je vous en prie, ne me dites rien de méchant ; cela me rendrait très malheureuse. »

Il y avait quelque chose de simple et de touchant dans son appel à sa patience, qui l’émut un peu.

« Je ferai tout ce que vous voudrez, » dit-il d’un ton qui lui rappela les jours d’autrefois.

Il croisa les mains sur un genou et se prépara à écouter les yeux fixés sur le fleuve.

« Merci ! Depuis notre dernière entrevue à New-York, j’espérais avoir une occasion de vous rencontrer pour vous parler d’amitié. Dimanche dernier j’ai abordé ce sujet, mais vous vous êtes moqué de moi.