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pas au juste à qui appartenait le terrain sur lequel il se trouvait et il avait bien un peu la crainte qu’il ne fît partie de la propriété des Fearing. Mais comme la journée était chaude, il se sentait trop paresseux pour remonter plus haut et ne se souciait pas de descendre le courant, ce qui eût augmenté le trajet pour rentrer. Il espérait que, même s’il se trouvait réellement sur la propriété des Fearing, celles-ci ne sortiraient pas à cette heure par une chaleur aussi accablante.

Mais il arriva cependant que Constance, se trouvant plus agitée que de coutume, avait pensé qu’une promenade à pied la calmerait un peu. L’endroit où George était assis faisait effectivement partie du domaine suspect, et Constance, sachant qu’il y faisait généralement de la brise, s’était naturellement dirigée de ce côté. Il entendit un pas léger sur l’herbe et aperçut une femme vêtue de blanc à quelques pas de lui. Il la reconnut immédiatement et, se levant vivement, il laissa tomber son livre et son cigare. Constance tressaillit, mais ne recula pas, George fut le premier à parler.

« J’ai peur d’avoir violé une propriété, dit-il vivement. S’il en est ainsi, veuillez me pardonner.

— Vous êtes le bienvenu, répondit Constance en se remettant. C’est un des plus jolis endroits des environs, » ajouta-t-elle un moment après, les mains appuyées sur le long manche de son ombrelle et les yeux fixés sur l’eau ensoleillée.

L’entrevue était inévitable. Constance ne pouvait continuer sa promenade sans échanger quelques mots ; et lui, de son côté, ne pouvait pas sauter dans son bateau et s’éloigner à force de rames comme s’il avait peur, C’était elle, en somme, qui était la plus contente de cette rencon-