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— Alors, un aventurier pourrait être reçu partout ? objecta George.

— Certes… Cela arrive constamment. Et l’aventurier n’aura même pas de désagréments, à moins qu’il ne fasse la cour dans le mauvais sens à quelque femme ou qu’il n’emprunte de l’argent sans le rendre. Malheureusement ce sont là deux choses que font le plus ordinairement les aventuriers et c’est ainsi qu’ils s’attirent des ennuis. Un homme est admis dans le monde selon sa propre évaluation, jusqu’à ce qu’il commette un crime social, et encore, faut-il qu’il soit découvert.

— Rien ne s’opposerait donc à ce que j’allasse dans le monde si l’envie m’en prenait ?

— Rien, absolument, si vous vous conformiez à une ou deux règles très simples.

— Et qui sont ? demanda George qui commençait à s’intéresser à ce bavardage.

— Voyons un peu… D’abord… Mon Dieu ! comme c’est difficile à expliquer ces choses-là ! D’abord, ne jamais faire une question sur une personne à moins de connaître d’avance la réponse et de savoir si la personne à qui l’on parle sera bien aise de traiter le sujet. Il faut éviter, par exemple, de parler à un homme de sa femme, si elle vient de demander le divorce. Mais si la sœur de cet homme est officiellement fiancée à un duc et pair d’Angleterre, on peut lui en parler. Cette conversation lui sera toujours agréable.

— Vous êtes très amusante, dit George. Donnez-moi donc encore d’autres conseils.

— Ne dites jamais rien de désagréable sur quelqu’un que vous connaissez.

— C’est au moins charitable.

— Évidemment ; et, à présent que j’y pense, la charité est vraiment la base de toute bonne so-