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dolents pour cela. Il faut aller à eux, mais pas trop souvent. Ce qu’ils désirent le plus, c’est qu’il leur soit permis de faire ce que leur haute et puissante intelligence leur suggère, sans commentaires. Ne demande jamais à un homme où il est allé, ce qu’il a vu, ni ce qu’il a entendu dire. S’il a quelque chose à dire, il le dira, et s’il n’a rien à dire, on ne fait que l’humilier en découvrant le vide de ses pensées. Demande toujours son avis sur n’importe quel sujet. S’il n’en a pas lui-même, il connaît quelqu’un qui en a un. La différence entre les hommes et les femmes est très simple, ma chère. Les femmes ont l’air de plus grandes sottes qu’elles ne sont, et les hommes sont de plus grands sots qu’ils n’en ont l’air, sauf dans certaines choses qu’ils font, et celles-là, ils les font bien.

— George n’est un sot en rien ! » dit Mamie avec indignation.

Elle avait écouté avec beaucoup d’intérêt la leçon de sa mère.

« George, ma chère, répondit Totty, est très sot de ne pas être amoureux de toi en ce moment. Ou s’il l’est, il est très sot de le cacher.

— Oh ! ne parle pas comme cela, maman ! Je sens que je ne suis pas digne de lui. »

Néanmoins Mamie consultait sa mère et se laissait guider par elle. George voulait-il monter à cheval : raccompagnerait-elle ou le laisserait-elle aller seul ? Un mot, un regard décidaient la question, et George n’en savait rien. Il ne pouvait, cependant, s’empêcher de penser que Mamie devenait une jeune fille pleine de tact, en même temps qu’une très aimable compagne. Un jour qu’ils étaient ensemble en bateau vers le coucher du soleil, il ne put résister au désir de le lui dire.

« Comme tu es intelligente, Mamie, commença-t-il après un temps d’arrêt dans la conversation.