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« Quelle idée ! s’écria Totty avec indignation. Si vous acceptiez ma proposition, la faveur sera pour moi et je vous en devrai de la gratitude. »

Elle se mit à sourire en pensant combien elle disait vrai, sans qu’il s’en doutât. Puis, voyant l’hésitation de son cousin, elle reprit vivement :

« Allons, George, c’est entendu, n’est-ce pas ? Sherry ne reviendra pas avant l’automne et là-bas, toutes seules, nous nous trouvons, Mamie et moi, bien abandonnées. Venez vous reposer, je vous en prie. Oui. n’est-ce pas ? Je savais bien que vous viendriez… oh que je suis contente… c’est un vrai soulagement de penser que vous serez avec nous ! »

C’était vrai ; George restant sous la surveillance personnelle de Totty avait peu de chances de retourner à son ancien penchant pour Constance.

De son côté, celui-ci voyait bien que les raisons de sa cousine n’étaient pas sérieuses, et d’après l’allusion qu’elle avait faite tout à l’heure, il pensa que-derrière le badinage de Totty se cachait son affectueux désir de l’aider à oublier.

« Tenez, voilà ce que je vais faire, dit-il. J’irai passer un mois…

— Non… je ne veux pas de vous pour un mois, ni pour deux,… l’été tout entier ou rien. »

George consentit à la fin et partit deux ou trois jours après avec [[Mme}} Sherrington Trimm et sa fille.

Pendant les premiers jours qu’il passa au milieu des parterres fleuris de cette maison de campagne assise sur les bords du grand fleuve, George, comme s’il eût été transporté dans une sorte de pays enchanté, se laissa aller à une oisiveté complète de pensées.qu’il n’avait jamais connue jusque-là.

Le voyage lui-même s’était accompli comme