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tions en son pouvoir, et il l’avait accueillie avec un visage impassible et une voix tranchante comme l’acier.

Ce fut leur dernière entrevue avant la saison d’automne.

Les deux sœurs quittèrent subitement la ville le lendemain, et George resta abandonné à lui-même et aux tendres consolations que lui prodiguait Totty Trimm. Mais il n’était pas facile à consoler. À mesure que les jours se succédaient, son visage devenait plus soucieux et son humeur plus sombre. Il ne pouvait ni travailler, ni lire, et il préférait la solitude à la société des autres. Il n’aurait pas voulu alors épouser Constance, quand bien même elle l’eût supplié de la prendre pour femme. Il serait volontiers allé passer quelques mois à l’étranger, dans l’espoir d’oublier, au milieu des nombreux ennuis, des plaisirs et des intérêts du voyage. Mais il ne pouvait rompre certains engagements contractés, bien que, tout d’abord, il se crût incapable de les remplir. Il se promit de partir dès qu’il aurait terminé sa tâche, sans se donner la peine de préciser la direction qu’il prendrait. Pour le moment, il restait tristement à New-York, assis pendant des heures devant sa table sans parvenir à faire quoi que ce fût.

Pendant ce temps Totty cherchait à l’attirer chez elle aussi souvent que possible. Il était vaguement surpris qu’elle restât si longtemps à la ville, mais sans s’inquiéter de ses raisons, et comme il ne l’interrogeait jamais à ce sujet, elle ne lui donnait aucune explication. Elle eût trouvé du reste difficile d’en inventer une, si elle avait été pressée de le faire. La saison était plus chaude que de coutume et Mamie avait grand besoin de