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que chose, mais elle avait encore instinctivement mis le doigt sur la vérité. Depuis longtemps elle s’était aperçue que George était amoureux de Constance, et elle en était enchantée. Durant ces derniers jours, cependant, elle avait changé d’avis et avait espéré qu’un incident quelconque viendrait rompre une union qui semblait imminente. Lorsqu’elle avait rencontré son cousin, elle n’avait pas la moindre intention d’aller chez les Eearing. Mais en voyant la figure de George et en apprenant qu’il sortait de Washington Square, elle s’était décidée tout de suite à aller voir Constance. Elle sonna et demanda si les jeunes filles étaient chez elles.

« Oui, madame, répondit le domestique, mais Mlle Constance n’est pas très bien, elle est rentrée dans sa chambre avec la migraine et Mlle  Grâce a dit qu’elle ne recevrait personne.

— Je viens de rencontrer M.  Wood, objecta Totty, et il m’a dit qu’il avait été reçu cet après-midi.

— Oui, madame, effectivement, et c’est depuis le départ de M.  Wood que les ordres ont été donnés. Si vous voulez, je porterai votre carte…

— Non, c’est inutile. Dites seulement à ces demoiselles que je suis venue. »

Après cette démarche, tout devint joie et triomphe dans son cœur.

« Quelle petite sotte ! disait Mme  Sherrington Trimm en poursuivant son chemin. Elle l’aime et cependant elle a refusé un des meilleurs partis de New-York, s’imaginant qu’il en voulait à son argent. »

Et elle pensa que si Mamie se trouvait dans la même situation, elle ne refuserait certainement pas George Winton Wood.