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durant leurs causeries. Alors il éprouva une douleur subite et s’appuya contre la table pour se soutenir. C’était comme s’il avait vu la belle jeune fille étendue morte à la place qu'elle affectionnait. Mais elle n’était pas morte. C’était pire. Alors sa colère se réveilla, faisant bouillonner le sang dans ses veines, et il regretta d’avoir demandé à la voir. Mais il était trop tard à présent, il ne pouvait plus éviter l'entrevue.

La porte s’ouvrit alors et Constance s’avança, pâle, avec des traces de larmes sur les joues. Elle posa doucement sa petite main sur son bras, en le regardant timidement. Il ne bougea pas et sa physionomie ne changea pas.

« Pouvez-vous me pardonner ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.

— Non, répondit-il sèchement.

Je sais que je n’ai pas mérité votre pardon, dit-elle d’un air humble. Je vous ai fait du mal… beaucoup de mal… mais… mais je n’ai jamais eu l’intention de vous en faire…

— C’est une piètre consolation pour moi de savoir que telle n’était pas votre intention.

— Oh ! ne soyez pas si dur ! s’écria-t-elle avec des larmes dans la voix. Je ne vous ai jamais rien promis… non, jamais !

— Ce doit être pour vous une source de bien sincère satisfaction que de sentir votre conscience nette.

— Mais elle ne l’est pas… Je veux tout vous avouer… Grâce ne vous a pas dit… je vous aime autant que jamais…, il n’y a pas de différence… Je vous suis toujours très attachée, toujours, toujours !

— Merci.

— Oh ! George, êtes-vous donc de marbre ? Rien