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tait pas en état de remarquer quelque chose en ce moment.

« Compte sur moi, dit tranquillement la jeune fille. Je ne vais pas lui dire brusquement que tu m’envoies lui annoncer que tu ne veux pas l’épouser.

— Oh non ! s’écria Constance devenant subitement très sérieuse. Dis-lui que je reste pour lui ce que j’ai toujours été…

— Il trouvera probablement que c’est insuffisant, dit Grâce avec un sourire.

—Oh ! ne te moque pas de moi, dit Constance gravement, c’est très… très sérieux. J’ai une grande affection pour lui, je l’admire beaucoup, j’aime ses manières… et tout… et pourtant… je suis certaine que je ne l’ai jamais aimé réellement. Tu dois croire que je ne suis qu’une coquette, n’est-ce pas ? Oui, tu as raison, je n’aurais jamais dû l’encourager comme je l’ai fait. Mais il est si bon ! Je ne puis comprendre pourquoi tu l’as détesté dès le commencement.

— Ce n’était pas lui que je détestais, dit Grâce vivement, mais seulement l’idée « le son mariage avec toi. Je pensais qu’il était bon de lui faire voir qu’un membre de la famille désapprouvait cette union.

— Enfin, ma petite Grâce chérie, sois très bonne avec lui, oui… et s’il avait bien envie de me voir, après que tu lui aurais tout dit, je pourrais descendre un instant. J’aimerais tant à savoir qu’il ne me garde pas rancune.

— Si tu y tiens, tu peux le voir, mais je ne pense pas… Enfin, fais comme tu voudras,

— Je te remercie, ma chérie… Maintenant, je vais aller me reposer un peu. Je n’ai pas dormi de la nuit.