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nerait-il pas ? S’il connaissait le contenu du testament, il savait mieux que personne ce qu’elle avait à gagner à le détruire. Comme il eût été préférable d’avoir remis le papier à sa place même sans enveloppe ! Comme tout vaudrait mieux que la pensée de pouvoir être découverte par John Bond !

Elle était déjà dans le haut de la ville, mais dans son angoisse, ne reconnaissant pas son quartier, elle se pencha un peu pour regarder par la portière. Le sort voulu que la seule personne qui se trouvât près de la voiture fut George Wood, qui avait reconnu le cocher et tâchait d’entrevoir sa cousine. Quand il la vit, il la salua en souriant, comme il faisait toujours. Totty fit en toute hâte un signe de tête et se renversa sur ses coussins. Un sentiment de profond désespoir s’empara d’elle et elle ferma ses yeux.


XII


La réputation de George Wood se développa rapidement. Dès qu’il eut terminé son second livre, peu de temps après la publication du premier, il vendit facilement le manuscrit aux conditions qu’il voulut. Ce roman, d’un genre tout différent du précédent, obtint un immense succès. Le premier était un livre d’action et de passion, le second une histoire simple presque dépourvue d’intrigue, dans laquelle le jeune auteur avait prêté à ses personnages les plus délicates de ses pensées. Dans celui-ci, il avait mis le meilleur de son talent et en avait conscience.

Le temps était passé où il avait considéré son mariage avec Constance Fearing comme un déli-