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avant pour qu’elle pût l’ouvrir plus facilement, qui faisaient le tour de la pièce. John Bond alla tout droit à celui de Totty et le tira un peu en avant pour qu’elle pût l’ouvrir plus facilement. Elle tenait avec ostentation son enveloppe d’une main et de l’autre cherchait la clé dans sa poche. Elle pouvait reconnaître celle de son frère, qui portait une étiquette, alors que la sienne n’en avait pas.

« Je vous remercie, c’est inutile, dit-elle en tournant la clé dans la serrure et en ouvrant le couvercle. J’ai un tas de choses à voir, afin de mettre ce que j’ai apporté à sa vraie place.

— Allons…, si je ne puis vous être d’aucune utilité… dit John. J’ai beaucoup de travail aujourd’hui… Quand vous aurez fini, veuillez m’appeler pour fermer la porte. »

Restée seule, Totty respira plus librement. Par un mouvement rapide et furtif, elle glissa l’autre clé dans la serrure du coffre de Tom Craik, la tourna, et souleva le couvercle. Son cœur battait violemment.

Le testament, étant l’acte le plus récent, se trouvait au-dessus des autres. L’épaisse enveloppe bleue était cachetée et portait le mot : « Testament » avec la date. Totty pâlit quand elle le tint dans ses mains. Elle n’avait pas l’intention de le détruire, quoi qu’il pût contenir, mais briser seulement, le cachet lui paraissait ressembler à une action criminelle. D’un autre côté, quand elle se rendait compte qu’elle tenait là dans sa main la réponse à toutes ses incertitudes et que, d’un mouvement, elle pouvait satisfaire sa curiosité sans bornes, elle n’essaya pas de résister à une pareille tentation. Elle voyait bien aussi qu’il ne lui serait pas possible de rétablir le cachet et qu’on s’a-